A Parinaud

Qu’aurait peint Georges de la Tour si, de son temps, la photographie avait existé et s’il avait vu l’œuvre de Eric CUPPARI, c’est-à-dire celle d’un artiste dont la source et la vocation sont “corps et lumière “ et qui a fait, de l’ombre. Et même de l’intemporel et du virtuel, sa palette ordinaire ?

Cuppari aime l’immobile et le noir absolu -paradoxe merveilleux- dont il dégage la pureté par son regard photographique, qui cherche à abstraire des lignes les plus esthétiques et sculpturales de l’univers des formes sans cesse en mouvement.

Sa création est faite de l’immobilisme et de la simple présence poétique des forces. Ainsi, le nu est, pour lui, une occasion de proclamer la sacralisation de la forme féminine, savourée dans l’intuition de l’instant. Chacune de ses photographies suscite l’esprit créateur de notre regard et nous conduit à inventer, à exalter l’effet-miroir, afin de retrouver le charnel et la vie.

Eric Cuppari esquisse le virtuel du monde naturel. Il porte en lui l’idée platonicienne et nous invite, au cours d’une messe initiatique, à mobiliser toutes nos ressources de liberté, d’imaginaire et de sensibilité qui nous habitent, afin de pouvoir réincarner ses images.

Nous sommes conduits à découvrir le neuf du corps féminin que nous pensions connaître et dont les positions les plus audacieuses conservent la pureté des statues saintes. Eric Cuppari est le photographe du mystère tel que l’aurait rêvé Platon. André PARINAUD


EN